Nouvelles données de l’enquête PEICA : La francophonie canadienne en situation minoritaire laissée aux oubliettes
Le Réseau pour le développement de l’alphabétisme et des compétences (RESDAC) accueille avec consternation la publication des résultats du second cycle de l’enquête du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA) dévoilée mardi 10 décembre 2024.
Les quelques organismes qui ont pour mandat d’œuvrer dans le secteur de la littératie, la numératie, la résolution de problèmes et le développement des compétences au sein de la francophonie, souffrent d’une insuffisance criante de ressources humaines, technologiques, et financières pour répondre aux besoins croissants de la minorité francophone du Canada. Ils doivent aussi lutter pour assurer leur propre survie. Pire encore, trop souvent ce sont les organisations de la majorité anglophone qui sont sollicitées par nos gouvernements afin de relever les défis des communautés francophones. Les organismes de l’apprentissage non formel en francophonie sont ainsi confrontés à un écart important en termes d’égalité dans le domaine de la formation des adultes.
En plus du manque de ressources, bien que la nouvelle Loi sur les langues officielles oblige les institutions fédérales à prendre des mesures positives, aucun échantillonnage n’a été réalisé sur la francophonie en situation minoritaire. Les données de PEICA ne reflètent pas la réalité des francophones, et le RESDAC ne dispose pas des outils nécessaires pour répondre véritablement à cette problématique.
L’urgence d’agir
La nouvelle Loi sur les langues officielles a posé de bonnes bases, mais des mesures concrètes doivent suivre rapidement. Le RESDAC interpelle le gouvernement fédéral à se pencher sur cette question dans le but de fournir les ressources nécessaires pour obtenir des données réelles sur la condition des francophones en situation minoritaire au Canada et ainsi mieux comprendre le contexte.
Il est parallèlement urgent d’investir dans le développement des compétences. Le RESDAC invite les gouvernements à agir en mobilisant des moyens pour outiller la francophonie canadienne. Cette démarche est essentielle pour inverser cette tendance préoccupante, et promouvoir ainsi la réussite économique et l’épanouissement social des communautés francophones.
Enfin, le RESDAC rappelle l’importance d’œuvrer en synergie avec les acteurs de l’apprentissage tout au long de la vie, dans les différents contextes (formel certainement, mais en partenariat avec le non formel et l’informel) afin d’obtenir un meilleur impact.
« Il nous faut un changement de paradigme, un nouveau contrat social. Il faut travailler ensemble afin d’optimiser l’écosystème d’apprentissage pour la francophonie minoritaire. Le formel fait ce qu’il peut avec les moyens dont il dispose, mais il n’y arrivera pas seul. Les familles, les organismes et les milieux de travail ont besoin d’être outillés pour jouer pleinement leur rôle en synergie avec les institutions formelles. », réagit Geoffroy Krajewski, président du RESDAC.
